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Halle à marée : Un outil au service des pêcheurs

Publié le 24 juin 2025

Bertrand Bellanger, Président du Département, a coupé le ruban inaugural.

Le Département de Seine-Maritime a inauguré la halle à marée du Tréport, reliée informatiquement à la criée de Fécamp. Le poisson local y est attendu d’ici la fin du mois de septembre.

Le froid qui règne à l’intérieur de la halle à marée contraste avec les températures estivales. Pourtant, le poisson qui doit être stocké ici n’arrivera pas avant la fin du mois de septembre. Si le bâtiment a été construit rapidement (il est achevé depuis décembre), le reste des installations indispensables et les démarches administratives ont été très chronophages : 7 mois pour obtenir la fibre, à peine moins pour le branchement électrique, quant à l’agrément sanitaire, il se fait attendre.

Le Département de Seine-Maritime a donc fait preuve de persévérance pour faire aboutir ce projet dont l’ambition est d’apporter un service appréciable aux pêcheurs, par ailleurs malmenés par certaines règlementations et par l’arrivée prochaine d’un parc éolien, malgré le combat sans faille mené par les élus locaux depuis quinze ans.

« Nous sommes très fiers de la dimension maritime de notre Département, de ses 130 km de littoral. Cet outil va permettre aux pêcheurs de valoriser leur travail. Quand le Département investit ainsi, il fait son travail», insistait Bertrand Bellanger, Président de la collectivité seinomarine, lors de l’inauguration. Au côté d’Alain Bazille, son vice-président en charge des affaires portuaires, il n’a pas manqué de rappeler que le Département n’hésite pas à consacrer d’importants moyens sur le port du Tréport. La capitainerie et l’estacade ont ainsi été inaugurées ces dernières années. Les quais et portes du sas ont aussi fait l’objet de toutes les attentions.

Cette halle à marée est directement reliée informatiquement à la criée de Fécamp. Elle doit permettre aux pêcheurs qui le souhaiteront d’y débarquer les produits de la mer, évitant ainsi des allers-retours depuis d’autres ports, économisant du temps, du carburant et réduisant l’impact écologique. Le poisson sera conditionné en caisses et réfrigéré au Tréport. Les étiquettes seront éditées sur place. Les clients (mareyeurs, poissonniers, restaurateurs), pourront acheter la marchandise en ligne et viendront la récupérer ici.

Un label « Poisson de la côte d’Albâtre »

« Dans un premier temps, nous allons lancer l’activité avec cinq personnes », indique Stéphane Savoye, PDG de la criée de Fécamp, qui a d’ores et déjà investi 140 000 € dans la structure et qui prévoit de faire plus quand les tonnages attendus seront au rendez-vous. Il mise sur l’intérêt de l’outil et sur la possibilité qu’il offre de s’inscrire dans la démarche « Poisson de la côte d’Albâtre ».  Cette labellisation répond à des contraintes précises : elle est réservée aux arts dormants, impose un délai maximal de 8h entre la pêche et la débarque et ne retient que les poissons de belle taille, stockés dans de petits conditionnements. « À titre d’exemple, sur les 200 tonnes de soles pêchées l’an dernier sur nos ports, 25 tonnes ont été labellisées. Leur prix de vente grimpe de 2,5 € du kilo en moyenne », indique M. Savoye qui espère que les pêcheurs seront de plus en plus nombreux à s’inscrire dans cette démarche.

Laurent Jacques, Maire et conseiller départemental, ne manquait pas de saluer les efforts consentis par le Département pour mettre en place ce nouveau service. « Il s’inscrit dans une démarche de longue haleine. Avec la criée, le port du Tréport, dont les quantités débarquées étaient déjà conséquentes, devient véritablement un port de débarquement », déclarait-il avant de poursuivre : « J’appelle à un dialogue continu et régulier entre le Département, via le Syndicat Mixte des Ports de la Seine-Maritime, et les pêcheurs pour qu’ensemble soit construite l’usage de cet équipement. Nous savons que le prix au kilo restera un facteur déterminant pour son acceptation, mais je fais confiance à Stéphane Savoye pour trouver les bonnes filières ».

Eddie Facque, Président de la Communauté de Communes des Villes Sœurs de partenaire de cette opération, a pour sa part salué « la mise en place d’un outil concret » et y voit un maillon de toute une filière locale. « J’espère qu’elle ira encore plus loin avec une unité de transformation des produits de la mer sur le territoire », concluait-il.