La perle, ce petit objet qui marque l’histoire

La perle, c’est tout un art. Ce sont aussi des destins de femmes et d’hommes, de familles entières parfois. Márcia de Castro et Guy Maurette consacrent un nouvel ouvrage à ce petit objet qui marque l’histoire de l’humanité. Ils l’associent à une exposition visible dans leur lieu culturel, « Mots perlés ».

Après « Perles de troc » il y a quelques années, Márcia  de Castro et Guy Maurette viennent de donner vie à un nouvel ouvrage : « L’art de la perle de verre en France, XIXe-XXe siècle ».

Ce livre a, une fois encore, donné l’occasion aux deux auteurs, accompagnés par des expert(e)s, de rencontrer celles et ceux qui ont fait l’histoire de la perle ou qui, étant leurs héritier(e)s, l’ont connue de près et peuvent en parler en toute connaissance. Pour Márcia et Guy, l’ouvrage atteint le double objectif qui leur est cher : échanger avec d’autres passionnés et transmettre au grand public leur savoir ainsi que l’amour qu’ils vouent à la perle.

À travers le petit trou qui transperce cet objet, qu’il soit commun ou plus rare, c’est l’histoire de l’humanité, sur tous les continents, qui se déroule. Le parcours de la perle fait en effet voyager dans l’espace et dans le temps, de la cape perlée de la reine Puabi il y a plus de 4500 ans, jusqu’aux colliers dont aimait se parer Joséphine Baker en passant par les 3000 robes, rien de moins que cela, possédées par la reine Elisabeth 1^ère, l’histoire est longue.

L’ouvrage se concentre sur les deux derniers siècles et sur la production française, mais il n’en est pas moins riche et il permet d’appréhender les destins particuliers de quelques personnes dont la vie est étroitement liée aux perles.

Au fil des pages, on rencontre ainsi Marie, l’une de ces innombrables perlières qui, pour un salaire de misère, a embelli les toilettes des dames bien plus fortunées qu’elle. On croise Marthe, ouvrière dans un atelier de fausses perles, avant d’aller brûler les planches des plus grands cabarets où elle a connu la gloire.

Une histoire de femmes… et d’hommes

Les femmes ont souvent été de petites mains indispensables, mais la perle est aussi une affaire d’hommes, qu’il s’agisse de la porter ou de la fabriquer. Mais on retrouve plus souvent ces messieurs à la tête d’entreprises.

On découvre ainsi que grâce à l’ingéniosité de Jean-Félix Bapterosses, est née la manufacture des émaux de Briare qui, durant plus d’un siècle, a fabriqué dans le Loiret perles, boutons et émaux, jusqu’à l’arrivée de la concurrence asiatique. Le lecteur suit aussi la saga des Salvatori qui, jusqu’à l’aube du XXIe siècle, réalise des perles vendues à travers le monde et réclamées par des Amérindiens venus jusqu’en France passer commande pour faire revivre les couleurs des parures de leurs ancêtres.

Ces parcours de vie permettent d’aborder l’histoire de la perle sous plusieurs aspects : la perle d’imitation, qui vise à reproduire le plus fidèlement possible la perle naturelle ; la perle utilisée dans le deuil et l’art funéraire ; la perle de troc, destinées aux échanges entre pays ; et enfin celle dédiée à la mode et à la haute couture.

Ce livre, imprimé chez Paillart à Abbeville est fort de 88 pages. Il est édité à 1000 exemplaires et proposé au prix de 20 euros. Il accompagne à partir du 14 juin une exposition dont Márcia et Guy ont le secret dans leur lieu culturel, « Mots perlés », 8 rue du Duc de Penthièvre.

On y pénètre pour se nourrir l’esprit, pour le simple plaisir des yeux et pour celui de l’échange. On peut même y acquérir quelques perles si le cœur nous en dit. L’entrée est gratuite et pousser la porte conduit assurément à découvrir un univers riche et trop peu connu.

Mots perlés vous accueille du jeudi au dimanche de 15h à 19h, le samedi et le dimanche de 10h30 à 12h30, dès le 14 juin.